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La cité des morts - P5

Dernière mise à jour : 11 mars 2019

Qui pouvait bien être derrière ça ? Était-il « mort » lui aussi ? Peu importe, il avait un job à faire et le job n’était pas fini : il y avait encore des tirs dans le bâtiment. Le dernier combat se déroulait dans le grand hall désormais jonché de restes de mobilier utilisé comme baricades et de corps de ceux qui composaient le gros de la résistance. Ce qu’il en restait été coincé dans une pièce en contrebas. Le linteau indiquait « vestiaire ».


Olafsson était étalé dans une marre de sang. Young se cachait derrière un pilier. Son bras mécanique était sectionné et il tirait de sa mauvaise main vers l’embrasure de la porte. A chaque fois qu’il montrait le bout de son arme la salle répondait par un feu nourri. Un tir de colt fit sauter l’arme de Young de ses mains. C’était la confirmation dont Rogers avait besoin.


Le type connaissait les méthodes de la Winchester et utilisait les ressources de la Winchester parce qu’il était de la Winchester. Et il n’y avait qu’un moyen de quitter la corporation : les pieds devant. Ce qu’il ne comprenait pas c’est ce qu’il était venu chercher là.


- Duval ! - hasarda-t-il -C’est fini, rends-toi !

- Et pourquoi je ferais ça ? - répondit son ancien chef après un moment de pause.

- Pour avoir droit à un procès équitable.

- Oh je t’en prie Rogers. Je n’aime pas les pendaisons publiques, surtout si c’est moi qu’on compte pendre.

- Très bien Duval. Comme je t’aime bien…

- C’est des conneries !

- Comme j’en ai marre de ce merdier et que j’ai perdu assez d’hommes…

- Là je te crois.

- Je te propose de régler ça à l’ancienne.

- Un duel ? Voilà qui est surprenant venant de ta part. D’accord, montrez-vous !


Les adjoints lui lancèrent des regards hésitants. Le shérif leur dit « du calme. Il veut être sur qu’il n’a pas d’autre issue. Venez. » et se dirigea vers l’escalier le premier. Il n’y a pas eu de coups de feu. Bon signe. Les adjoints avancèrent à sa suite. Six hommes en état de se battre c’était moins qu’il espérait mais plus qu’assez pour en finir.


Duval passa l’embrasure de la porte en contrebas.

- T’as l’air en forme pour un mort.

- Je bois beaucoup d’eau pour garder cette peau de pèche. – Duval avança.

- Dis-moi Duval, pourquoi tu t’es donné tant de mal pour disparaître ? La paye n’était pas à ton goût ?

- La paye était bonne. Le café au QG en revanche…

- Je voudrais quand même comprendre.

- Tu comprendras le jour où tu auras une conscience Rogers.


Duval avança encore. Malgré le ton débonnaire de leur conversation la tension montait d’un cran à chacun de ces pas.

- Si je gagne vous partez – affirma-t-il.

- Comme le veut la coutume – acquiesça Rogers.


Duval était arrivé à mi-chemin quand le Shérif fit un hochement de tête qui ne lui échappa pas. Un bref échange de tirs plus tard le bras gauche de Rogers pendait mollement tandis que son adversaire gisait au sol, mortellement blessé.


- Je croyais que les duels c’était un contre un - chuchota-t-il.

- Désolé, les morts ne peuvent pas se battre en duel - répondit Rogers en appuyant sur la détente.

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